Le tribunal de grande instance de première classe de Lomé a tenu sa toute première audience, ce mercredi 17 janvier 2022, dans l’affaire Adedze kodjo contre les journalistes Loïc Lawson et Anani Sosou. Accusés par le Ministre d’Etat Adedze de diffusion de fausses nouvelles et diffamation, le directeur de publication du Journal ‘le flambeau des Démocrates’ et Anani Sossou ont comparu par devant le trio des juges siégeant en correctionnel
Pour cette première audience, le juge et les accesseurs devraient, avant tout, se prononcer sur la suite à donner à une requête introduite par le prévenu Loïc Lawson et son conseil Me Monnou. Cette requête introduite le 18 décembre 2023 s’attaque à l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction du 13 décembre de la même année. La requête des prévenus et leurs avocats demandent instamment aux magistrats de la chambre d’instruction de la cour d’appel d’invalider l’ordonnance de renvoi du juge d’instruction. Loïc Lawson et Anani Sossou conteste le travail du juge enquêteur. Pour soutenir son action, Me Monnou évoque les standards en matière du droit et de la justice à l’échelle internationale
En dépit de cet appel interjeté contre l’ordonnance de renvoi, le procureur de la République appuyé par Me Gil Benoit Afangbedji, l’avocat du Ministre plaignant, tentent de convaincre la juridiction du premier degré de passer outre cette requête en abordant le fond du dossier. Car estiment-ils, « cette requête n’est qu’un dilatoire » pour retarder le cours rapide du dossier.
Dans sa décision rendue, à l’issue d’une courte délibération, le collège des juges du siège ont humblement demandé à l’accusation représentée pat le parquet d’instance et Me Gil Benoit Afangbedji à « mieux se pourvoir ».
Le tribunal fait ainsi droit aux journalistes et leurs conseils. Le tribunal a jugé utile de laisser la chance à la demande des requérants d’être examinée légitimement par la chambre d’instruction de la cour d’appel.
La question de droit qui se pose est de savoir s’il est loisible de contester ou d’attaquer une ordonnance d’un juge d’instruction au même titre qu’une décision d’une juridiction.
Le dossier demeure encore à l’étape procédurale.
Dans l’opinion, plusieurs togolais se questionnent sur les causes du rebondissement dans cette affaire qu’ils pensaient enterrée avec la mise en liberté des hommes de médias quelques jours avant la célébration de la fête de la nativité.