Togo/ diplomatie : un débat autour des transitions démocratiques en Afrique marque la rentrée diplomatique de l’année 2023-2024

0

Le chef de la diplomatie togolaise Pr. Robert Dussey a présidé, le 11 septembre dernier, à la cérémonie solennelle de la rentrée diplomatique pour le compte de l’année 2023-2024. Ce fut en présence d’un parterre de représentants et diplomates des différentes missions diplomatiques accréditées près la République togolaise. Devant ses convives, le Ministre des affaires Etrangères togolais a réaffirmé l’engagement de son pays, le Togo,  à contribuer pour un continent africain fort et audible sur la scène internationale.

L’évènement est marqué par une conférence débat autour des transitions démocratiques en Afriques. Les échanges ont été impulsés par un exposé présenté par Me Joseph Kokou Koffigoh, ancien Premier Ministre de la transition et  Ministre des affaires Etrangère de la République togolaise (sous le règne du Général Gnassingbé Eyadema) sur le thème intitulé : ‘les transitions démocratiques en Afrique, entre rêves et réalités’.

Dans la première partie de son exposé intitulée « les aspirations populaires des années 90 », le conférencier a rappelé la mission première confiée aux gouvernements de transition démocratique mis en place ici et là en Afrique aux premières heures de l’ère démocratique sur le continent. Porteurs de rêves des populations ces gouvernements de transition démocratiques devraient gérer la période charnière devant assurer le passage d’un régime de parti unique à un régime démocratique, gage d’une émergence en terme de protections des libertés publiques et levier d’un développement économique.

Quel bilan des transitions démocratiques en Afrique?

Sans langue de bois, l’ancien chef de gouvernement de la transition de la République du Togo relève que « les transitions démocratiques des années 90 n’auraient pas réussi à apporter le calme et l’apaisement dans tous les pays ». C’est la ‘vérité’ de Me Joseph Koffigoh. « Puisqu’après les conférences nationales, qui étaient sensées apporter un remède définitif aux problèmes de la nation, des problèmes sont restés », soutient cet ancien farouche opposant au régime de parti unique au Togo de l’époque. Pour illustrer ses propos, le conférencier cite les conflits tribaux avec leur cortège de violences et de déplacements des populations, sans compter les pertes en vies humaines. Ce à cause d’une mauvaise interprétation des principes cardinaux de la démocratie. Et de préciser que « les problèmes économiques et sociaux n’ont pas pu être jugulés par les processus démocratiques malgré les immenses espoirs suscités par le nouveau système ». Ce qui débouche sur un constat. L’Afrique demeure le continent le plus pauvre de la planète en dépit de ses énormes potentiels agricoles, industriels, énergétiques et miniers. Conséquence, le continent noir continue de dépendre des autres parties du monde, 60 ans après les indépendances.