Le distributeur public d’électricité du Ghana a lancé mardi une vaste campagne visant à recouvrer les dettes des institutions publiques et privées et a procédé à la coupure de l’électricité de plusieurs sociétés stratégiques.
L’Electricity Company of Ghana (ECG) a coupé mardi l’électricité de l’usine de Weija, qui alimente environ 80% d’Accra et de ses environs en eau, soit approximativement 3 millions de personnes.
Selon, l’ECG, la Ghana Water Limited (GWL) qui gère l’usine de Weija lui doit plus de 97 millions de dollars.
L’ECG a donné à GWL un ultimatum de 48 heures pour régler sa dette, faute de quoi elle sera confrontée à une coupure prolongée de l’alimentation de ses principales stations de pompage, qui constituent une infrastructure essentielle pour la distribution d’eau à l’échelle nationale.
Par le passé, des perturbations de l’usine de Weija, dues à des travaux de maintenance ou à des défaillances techniques, ont entraîné des pénuries d’eau généralisées touchant plus de 30 communautés dans l’ouest d’Accra.
Les habitants doivent s’attendre à ce que les robinets soient à sec ou à une pression d’eau fortement réduite.
Ces interruptions ont de graves répercussions sur la vie quotidienne: les foyers ont du mal à accéder à l’eau potable, épuisent leurs réserves, au détriment des règles d’hygiène de base ce qui peut constituer un problème de santé et de salubrité publiques.
Les entreprises locales et les commerçants informels qui dépendent de l’eau courante pour leurs services, tels que les petits restaurants et les stations de lavage de voitures, pourraient subir des pertes de revenus.
Peu après avoir coupé l’électricité à l’usine de traitement de Weija, le groupe de travail de l’ECG s’est rendu au siège de la Ghana Broadcasting Corporation (GBC), la chaîne de télévision publique, pour suspendre l’électricité en raison d’arriérés de 305.000 dollars, la chaîne n’ayant pas respecté le calendrier de paiement convenu au préalable.
« Ce n’est pas une décision que nous prenons à la légère, mais nous leur avons donné un préavis suffisant. Il s’agit d’arriérés de longue date », a déclaré à l’AFP Ishmael Tetteh Oku, directeur général par intérim des opérations de l’ECG.
« Bien que nous reconnaissions l’importance de tous de ces services publics, l’ECG ne peut continuer à fournir de l’électricité gratuitement alors qu’elle est elle-même confrontée à des difficultés financières », a-t-il ajouté.
Les dirigeants de l’ECG ont déclaré dans les médias locaux que cette campagne agressive de mobilisation des recettes vise à endiguer les pertes croissantes et à redresser le bilan de l’entreprise, même si cela risque de perturber des services essentiels.