Une affaire d’avortement a défrayé la chronique au quartier Dieuppeul, impliquant le jeune couple A. Diaw et R. Belinga. L’épouse, qui reproche à son mari ses infidélités, a interrompu sa grossesse de cinq mois. Elle a été arrêtée et présentée au procureur de la République. Seneweb vous retrace l’histoire.
Le commerçant A. Diaw avait déposé, le 22 août 2024, une plainte à la police de Dieuppeul contre sa femme pour interruption volontaire de grossesse. L’homme a expliqué aux enquêteurs qu’il est marié depuis 2020 avec R. Belinga. Ils ont un enfant âgé de 3 ans. Sa femme, enceinte de cinq mois, suivait régulièrement ses visites prénatales.
Seulement, un jour, rentré du travail, il a trouvé sa femme se tordre de douleurs. Il l’a conduite à l’hôpital Abass Ndao. En cours de route, sa femme lui a avoué avoir pris un médicament dénommé Cycotec pour mettre fin à sa grossesse. Ce qu’a confirmé le gynécologue qui affirme que le bébé ne pouvait pas être sauvé.
« Elle a vu mes messages… »
D’après A. Diaw, sa femme a agi ainsi par jalousie. Elle lui a déclaré avoir vu ses messages sur son téléphone. La femme l’a traité de mari infidèle, disant qu’il ne méritait pas d’être à nouveau père. Le mari de souligner que sa femme souffre de bipolarité depuis 2019. Il a aussi révélé aux policiers qu’en fouillant le téléphone de sa femme, il est tombé sur ses conversations avec sa copine Noémie. Ensemble, elles avaient prémédité l’avortement. Noémie lui a prescrit le médicament pour avorter. A. Diaw dit avoir tenté de joindre Noémie à vain. Il a finalement contacté une certaine Faby, qui a appelé Noémie avec un autre téléphone. Elle mettant le haut-parleur, Noémie a avoué avoir aidé R. Belinga à interrompre sa grossesse et que la mise en cause faisait semblant atteinte de folie. A. Diaw a enregistré ces aveux.
Elle évoque une violence conjugale
Auditionnée, R. Belinga, âgé de 28 ans, confirme son état de grossesse et qu’elle souffrait d’une maladie mentale. La mise en cause confirmé qu’elle était en état de grossesse, mais elle a contesté les faits d’avortement. Elle s’est expliquée, disant que des médicaments lui avaient été prescrits par le médecin de l’hôpital Mamadou Diop, car elle souffrait de douleurs et de saignements.
‘’Dernièrement, j’étais en train de saigner, mon mari m’a conduite à l’hôpital. Je me suis évanouie. À mon réveil, on m’a fait savoir que j’étais à la maternité. Et quand j’ai demandé ce qui est arrivé à l’enfant, ils ne m’ont pas répondu. Par la suite, j’ai été conduite à l’hôpital psychiatrique de Fann’’.
À propos des comprimés retrouvés à l’intérieur de son organe génital, R. Belinga dit que ce sont les médicaments de l’hôpital Mamadou Diop. Le policier revient à la charge, rapportant le rapport du gynécologue qui fait état d’une « interruption volontaire de grossesse ». La dame Belinga réfute ; elle se dit innocente. Elle n’a pas provoqué son avortement. Mieux, elle a battu en brèche les propos de son mari disant qu’elle aurait avoué son acte sur la route de l’hôpital. R. Belinga a aussi nié les témoignages de sa copine Noémie. Elle a plutôt fait état de violences conjugales et que son mari la frappe souvent.
Interrogée, sa copine F. B. Niang dite ‘’Faby’’ a confirmé que Belinga lui avait informé de son projet d’avortement. Mais elle l’en avait dissuadée.
« Le mari emmenait des filles dans un appartement »
E. S. a été aussi auditionnée. Elle a déclaré que R. Belinga s’est sentie malheureuse dans son foyer. Car son mari avait un appartement où il recevait des filles et qu’il a l’habitude de la battre. Noémie a rapporté que R. Belinga a eu des pensées suicidaires qui avaient occasionné son admission en psychiatrie. Et que cette situation l’avait poussée à mettre un terme à sa grossesse. Une confrontation a été organisée où chacun a confirmé ses déclarations.
R. Belinga a été présentée, le 24 septembre 2024, devant le procureur de la République pour interruption volontaire de grossesse.