L’affaire des « vendanges de la honte » a secoué la France: 57 Africains ont été exploités et hébergés dans des conditions indignes dans le prestigieux vignoble champenois en 2023. Trois personnes ont été condamnées dans cette affaire.
« Ils nous mettent dans un bâtiment abandonné, pas de nourriture, pas d’eau, rien du tout. Et puis on nous amène pour faire des vendanges de 5h00 du matin jusqu’à 18h00 », a témoigné l’une des victimes lors du procès.
Les victimes, pour la plupart des sans-papiers, provenaient du Mali, du Sénégal ou de Mauritanie.
CE CAS D’ESCLAVAGE MODERNE DANS LA PATRIE DES DROITS DE L’HOMME N’EST PAS ISOLÉ
En 2023, le tribunal judiciaire de Libourne a condamné 4 hommes dans une affaire similaire, également dans le milieu de la vigne. Ils ont exploité 7 Marocains.
« Mes clients n’ont eu aucune possibilité de retour en arrière, parce qu’ils se sont endettés, qu’ils ont des créanciers qui les attendent, et qu’ils n’ont plus de travail dans leur pays », précisait l’avocate des victimes.
« L’esclavage domestique existe en France. Il est à portée de métros, au coin de la rue. C’est quelque chose que les gens ont du mal à imaginer. Entre 1996 et 2018, nous avons identifié et accompagné 822 victimes », a confié en 2019 aux médias Sophie O’Dy, présidente du Comité contre l’esclavage moderne (CCEM).