Un homme de 31 ans originaire de Lanaken (Limbourg) a fait preuve d’une extrême violence envers sa mère et sa grand-mère en l’espace de quelques mois. Pourtant, l’une des victimes s’est présentée devant le juge… pour le défendre, relate Het Laatste Nieuws.
“Je ne sais pas comment l’expliquer. À l’époque, j’avais dérapé et je buvais trop.” C’est tête baissée que l’homme de 31 ans a reconnu devant le juge qu’il avait agressé sa grand-mère en novembre 2024. Il voulait qu’elle lui remette son téléphone portable. Lorsqu’elle a refusé, il l’a frappée au visage et lui a tiré les cheveux.
“Il s’est assis sur sa poitrine et sur son visage, de manière à l’empêcher de respirer”, a décrit le procureur lors du procès qui s’est tenu ce vendredi au tribunal de première instance du Limbourg, division Tongres. “Ensuite, il l’a poussée dans la salle de bain, où elle s’est blessée à la tête”, a ajouté le représentant du ministère public.
Sa grand-mère, âgée de 72 ans, a souffert d’une fracture du nez et de nombreuses ecchymoses.
Sur la bonne pente
Deux mois plus tard, le prévenu s’en est pris cette fois à sa propre mère. Cette dernière s’est constituée partie civile pour un euro symbolique, mais elle voulait surtout convaincre le juge que son fils était désormais sur la bonne pente.
“Depuis sa sortie de prison, tout se passe bien. Il prend chaque jour du Disulfirame (un médicament qui aide à arrêter de boire), il m’aide à la maison, et il a repris contact avec ses petits frères jumeaux. Si quoi que ce soit devait arriver, je préviendrais immédiatement la police”, a assuré sa mère lors de l’audience.
Le procureur a reconnu certaines améliorations, tout en restant prudent.
“Je veux bien croire que l’accusé n’est pas le pire des hommes quand il est sobre. Sa grand-mère l’a aussi affirmé. Mais le danger, c’est qu’il peut complètement perdre le contrôle et devenir violent sans raison apparente. Ce n’est même pas sa mère, mais son petit frère de 13 ans qui a dû appeler la police lorsqu’elle a été agressée. Quand j’entends qu’il est de nouveau à la maison, je m’inquiète pour la sécurité des autres enfants”, a souligné le procureur.
Un casier judiciaire bien rempli
Le trentenaire a déjà seize condamnations à son actif. Pour ces faits, il risquait deux ans de prison.
Le juge l’a sévèrement interpellé lors de l’audience. “Est-ce que ce climat de terreur va enfin cesser? Qu’attendez-vous de la justice?”, lui a-t-il demandé.
Lorsqu’il a pris la parole, le prévenu a exprimé un semblant de remords. “À l’époque, je fréquentais de mauvaises personnes. Mon casier judiciaire est lourd, je le reconnais, mais je veux travailler et regagner la confiance de mes proches. Je suis bien encadré maintenant et je veux continuer ainsi”, a-t-il expliqué.
Son avocat a demandé une peine avec sursis probatoire, voire une peine de travaux d’intérêt général.
Deux ans de prison ferme
Finalement, le tribunal correctionnel a reconnu le trentenaire coupable de violences envers sa mère, sa grand-mère et de menaces contre les policiers intervenus sur place. Il a été condamné à deux ans de prison ferme et 800 euros d’amende.
“Les faits sont graves et révèlent une attitude agressive ainsi qu’un manque de respect envers l’intégrité physique et psychique de sa mère, de sa grand-mère et des agents de police”, a conclu le juge, selon lequel l’alcool ne peut justifier de tels actes.
