Dans ce vestiaire sud-africain, Mbele Nonhlanhla n’a pas fini de lacer ses crampons argentés que son entraîneur hurle déjà des encouragements à des footballeuses aux genoux grippés, dos raides et respirations laborieuses.
À 63 ans, portant le maillot numéro 10, cette grand-mère de sept petits-enfants aux cheveux teints était loin d’être une footballeuse ordinaire lorsqu’elle est entrée sur le terrain pour son premier tournoi international.
« J’ai l’impression d’être une superstar », sourit-elle, dévoilant une dent manquante. « On m’appelle la machine à marquer des buts », dit-elle, affirmant qu’il « n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves d’enfance ».
Son équipe, les Vuka Soweto, vient du célèbre township près de Johannesburg et a rejoint une dizaine d’autres venues du monde entier pour participer le week-end dernier à ce tournoi des « mamies » dans un stade de Tzaneen (nord-est), cerné de montagnes verdoyantes, devant un public déchaîné.
Les matchs, d’une durée de 30 minutes, se sont déroulés en deux mi-temps, à un rythme lent mais déterminé, entre des équipes venues d’aussi loin que les États-Unis, la France et le Togo.
« Il s’agit de vieillir de manière active. Que nous gagnions ou perdions, l’objectif est d’abord de se maintenir en forme », explique Devika Ramesar, une Sud-Africaine de 62 ans, grand-mère de cinq petits-enfants.
Jusqu’ici, cette fan de Liverpool n’avait jamais mis les pieds sur un terrain de foot.
L’attaquante kényane Edna Cheruiyot n’a eu que deux mois pour apprendre la « longue liste » des règles du football avant de marquer son seul but vendredi.
Elle prend des selfies pour se souvenir de son premier voyage à l’étranger et les envoyer à sa famille.