Des centaines de jihadistes présumés ont attaqué lundi Diapaga, importante ville de l’est du Burkina Faso, y faisant d’importants dégâts, ont indiqué jeudi à l’AFP des sources locales et sécuritaire.
Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à de nombreuses attaques de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l’État islamique.
Lundi, Diapaga « a été la cible d’une attaque d’envergure des terroristes » du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe), mouvement jihadiste afilié à Al-Qaïda, a indiqué à l’AFP une source sécuritaire, évoquant « d’importants dégâts matériels ».
« Une opération est en cours pour traquer les terroristes et restaurer la sécurité dans la ville » a-t-elle poursuivi.
Les jihadistes contrôlent de larges parties du territoire burkinabè depuis plusieurs années, mais leurs incursions dans des villes restaient rares.
La semaine dernière, ils sont également entrés pendant plusieurs heures dans Djibo, grande ville du Nord, tuant des dizaines de militaires et de civils.
« Les terroristes (…) ont d’abord attaqué le camp militaire et le poste de gendarmerie avant d’occuper divers endroits pendant plusieurs heures », a raconté à l’AFP un habitant joint par téléphone.
« Il y a eu des tirs pendant plusieurs heures mais on ignore s’il y a des morts parmi les populations (civiles) ou les soldats », a-t-il ajouté, précisant que « les populations sont restées à l’abri chez elles depuis deux jours ».
« Ce sont eux (jihadistes) qui contrôlaient la ville car il n’y avait qu’eux dehors. Personne n’osait sortir », a-t-il poursuivi.
Selon un autre habitant joint par l’AFP, « les terroristes ont incendié plusieurs services publics et privés avant de libérer les détenus de la maison d’arrêt et de correction » de Diapaga, où étaient emprisonnées plusieurs personnes accusées d’actes jihadistes.
Des vidéos de propagande de l’attaque, filmées par les jihadistes, ont été relayées sur les réseaux sociaux, montrant notamment la libération de détenus.
Les assaillants, « arrivés en grand nombre sur des motos » ont également saccagé des monuments publics et incendié des commerces et des boutiques, a expliqué à l’AFP un troisième habitant.
Fin mars, plusieurs dizaines de soldats et de supplétifs civils de l’armée burkinabè ont été tués dans une attaque du GSIM à Diapaga.
Depuis cette région frontalière du Bénin, le GSIM fait des incursions de l’autre côté du parc national béninois du W.
En avril, 54 militaires béninois ont été tués dans une attaque de combattants du GSIM venus du Burkina.