Le procès de Olivier Boko et Oswald Homéky et de quatre autres personnes poursuivies pour « complot contre l’autorité de l’État » a repris mardi 28 janvier à Cotonou. Jeudi dernier, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) avait accordé un délai aux accusés pour trouver de nouveaux avocats après le retrait de leurs premiers défenseurs. Mais les accusés se sont présentés à la Cour sans avocats.
L’audience a alors repris, sans avocats de la défense. Les premiers à défiler à la barre sont les témoins. Le témoin qui a retenu l’attention est le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Tévoedjre, qui comparaît libre. L’officier raconte qu’il a été approché par l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky, un ami de longue date dont il dit être très proche, pour renverser le Président patrice Talon par la force le 27 septembre 2024.
Selon l’officier, c’est le 30 juillet 2024 que le ministre lui a parlé du projet pour la première fois. Pour obtenir son adhésion, Oswald Homeky aurait d’abord dénigré Patrice Talon, affirmé qu’il va s’accrocher avec un troisième mandat. Ils se sont vus plusieurs fois pour en parler. L’officier communique les dates des rencontres.
Le colonel a déclaré avoir adhéré au projet pour aller au bout, connaître la vérité, démanteler le projet. La logistique de l’opération a été évaluée à 1,5 milliard de francs CFA, somme que lui remettait le ministre à son domicile quand ils ont été interpellés. Le commandant de la Garde républicaine dit n’avoir jamais parlé du projet de coup d’État avec Olivier Boko. Pas d’avocat de la défense pour l’interroger, seul le ministère public et la présidente lui ont posé des questions. Sur l’origine des fonds saisis, pour la justice, une bonne partie viendrait de Rock Niery, beau-frère d’Olivier Boko, en fuite.
Le public attend la version des faits des accusés.