Le sieur Takona Padawou, âgé de 50 ans et cultivateur dans la préfecture de l’Est-Mono, a comparu par devant la cour d’assises de Lomé pour ce chef d’accusations. Il est poursuivi des faits violence volontaire ayant entraîné la mort de son épouse sans intention homicide.
A l’issue d’une audience de plus de trois heures d’horloge qui a suscité émotion et pitié au sein du public, le président, les accesseurs et les jurés ont eu une oreille attentive aux supplications et au repentis de brave cultivateur, père de huit gosses et devenu veuf au lendemain de la disparition tragique de sa tendre épouse Lakignang Mandjéliwè. Toutefois il n’aura pas échappé à 4 ans de réclusion criminelle. Il a bénéficié de circonstances atténuantes telles prévues par les articles 36 et suivants du nouveau code pénal auxquels aussi bien l’avocat général (Klougan Yao Hilarion) et l’avocat défenseur (Me Yodo Ankou) se sont référés pour développer leurs plaidoiries. L’avocat avait requis une peine de 6 ans de réclusion criminelle contre l’accusé Padawou.
L’accusé est décrit comme un laborieux cultivateur qui temps à autre n’hésite pas à faire lui-même la cuisine.
Voici les faits qui ont conduit le malheureux Padawou derrière les barreaux pour quatre années.
Courant 2018, le sieur kakona Padawou vivait en harmonie avec son épouse Lakignang Mandjéliwè qui lui fait huit enfants. Le 19 octobre 2018, cette dernière, en allant au marché, est allée déposer le maïs au moulin pour qu’on moule et le récupérer à son retour le soir. Revenus tous du marché aux environs de 20 heures et ayant constaté que son épouse n’a pas ramené la farine alors qu’ils en avaient empruntée la veille chez les voisins pour cuisiner, le sieur Kakona Padawou dit que si par sa prise d’alcool, elle est rassasiée, il faudrait qu’elle pense aux enfants qui n’ont rien mangé. Affamé, l’époux exigea que la femme fasse la cuisine. Cette dernière refusa de s’exécuter. Alors s’éclata une altercation au cours de laquelle l’homme administra une gifle à sa femme qui sans désemparer lui rétorqua. C’est lorsqu’elle a reçu la troisième gifle qu’elle s’est écroulée.
Inerte, son époux tenta de la relever en vain. Ainsi, il eut le reflexe de chercher une tricycle son évacuation au centre de santé le plus proche pensant qu’on pouvait la sauver. Peine perdue. Elle rendit l’âme quelques instants après.
Devant la cour, et comme il l’a fait depuis le début de la procédure, le veuf a reconnu les faits à lui reprochés et affirme avoir agit sous le coup de l’alcool et de colère. Aux juges chargé de son dossier, contrit l’inculpé à la barre demande la clémence et projette sa vie après la prison : « je ne sais comment vivent mes enfants, alors que leur maman n’est plus, moi en prison. S’il arrivait que je sorte de ce lieu (prison) je tournerai dos à tout ce qui est alcool (sodabi et tchouk) et tout ce qui femme »
Il ressort qu’avant l’altercation ayant abouti à la mort de dame Mandjéliwè, les deux époux avaient levé le coude au marché de Gnamassila.