Cette inquiétude d’une dame adressée à un sexologue relance ce débat autour de cette question souvent occultée : « Je suis en couple depuis huit mois avec un nouveau compagnon. Il aimerait que nous fassions l’amour en laissant la lumière allumée, mais je ne veux pas car je suis complexée par mon corps. Que me conseillez-vous ? »
La réponse du spécialiste !
« Généralement, la difficulté à accepter la lumière pendant l’amour est plus du côté féminin, alors que l’homme a tendance à la souhaiter. On n’est pas toujours, selon les périodes de sa vie, dans la même tranquillité pour exposer son corps, l’offrir au regard de l’autre. C’est un vrai sujet au sein du couple.
La femme est souvent trop préoccupée par elle-même. Paradoxalement, on a besoin de noir quand on est trop en train de se regarder, quand on est fâché avec son corps, quand on se focalise sur ce bourrelet, ou sur ce sein qui tombe, alors que l’on se trouve dans un exercice – faire l’amour – au cours duquel le corps est assez malmené. Il faut faire la paix avec soi.
Pourquoi est-il plus facile à l’homme de s’afficher en pleine lumière ?
Dans la construction masculine, le rapport à la sexualité passe par la découverte de son pénis, et la possibilité de le voir. L’homme, qui a eu l’habitude de se construire en regardant son pénis, en mesurant son pénis, en observant toutes les capacités de ce sexe, veut voir ce qu’il va pouvoir faire face à un autre sexe, et ce avec un regard quasi pornographique.
À l’inverse, pour les femmes, voir son sexe est une histoire plus compliquée. La femme est donc plus portée par l’imaginaire. Faire l’amour dans le noir, indépendamment des questions de pudeur personnelle, est une manière de laisser aller cet imaginaire, de se figurer l’autre dans l’expression de ses propres fantasmes.